Great Outback
Mon Médecin m'avait prévenu : « Arnaud ! Fais encore l'andouille avec ta
santé et tu n'auras bientôt plus mal aux dents... pour longtemps !! ».
C'était il n'y a pas 2 semaines et comme je suis un garçon poli, j'écoute sans
les contredire les Gens de la Faculté... entre 2 dégustations.
Toutefois, malgré un entraînement de Corps des Litres, je n'étais pas préparé
à subir à 04h30 du matin les attaques marsupiales d'un des pires whiskies dégustés pour vos soins sur ce site... L'Australien... Le Great Outback !
Une seule gorgée avalée et la première question est de savoir s'ils se sont mis à plusieurs pour commettre cela...
La contre-étiquette, qui semble écrite aux antipodes de la raison, donne le boomerang pour les frapper. On nous avertit qu'il s'agit d'un whisky "rare" et "de collectionneur". Bonne nouvelle !! Imaginez en plus qu'ils en innondent le monde civilisé, oulaïe !
Quand en plus il est stipulé que ce Single Malt, acheté à grand frais en France même, est d'une Edition très Limitée, on se demande encore par quelle malchance nous n'avons pu échapper à cela.
Mais d'ailleurs, comment vous narrer l'indicible ? Comment nommer ce qui ne peut pas l'être ? Comment retranscrire sans en venir aux injures ce que Cawsey Menck Pty Ltd a osé laisser s'échapper de ses cuves ?
Voici donc, par le menu, ce que ce Razorback du goût a provoqué sur ma délicate, voire même Koalatesque, pusillanimité gustative : Nez de prune moisie, montée nasale aussi capiteuse qu'un vestiaire de Rugby, bouche sucrayeuse, écoeurante de fruit rance et finale musquée rappelant le fond d'une poche de kangourou. Bref, tout pour plaire.
On ne mesure la sagesse et la chance des aborigènes que quand on apprend qu'ils ne boivent, à l'origine, pas d'alcool...
Une interrogation demeure : Le médaillon que porte cette bouteille mentionne une valeur mystérieuse ("half penny"), écrit ostensiblement en dessous d'un kangourou s'enfuyant (de la distillerie ?). Il doit s'agir de la valeur intrinsèque, port inclus, de ce canular en bouteille.
Auto flagellation, ironie sournoise ou naïveté nombriliste, les auteurs du Great Outback rajoutent : « Rare est le mot juste pour décrire cette série limitée... » Sans commentaire.
On prendra la distillerie au mot quand elle affirme « ...cette série ne durera point ! » et on se plaît à penser que les amis de ce site, le plus grand fléau de l'Australie (les lapîîîns !), pourraient rendre un grand service au monde en s'attaquant sans plus attendre au moindre épi d'orge qui germe sur le sol australien pour ne pas les laisser dans la tentation du péché qu'ils viennent de nous infliger.
Arnaud
Ce soir-là...