Old Arrack

Dieu m'est témoin, je n'aurais forcé personne à acheter le Old Arrack.
Notre position est purement critique et hédoniste ! Nous déclinons tout
relent prosélyte... on l'a trouvé, on l'a goûté et... bon, eh bien
maintenant il nous faut vous en parler ! Il s'agit d'un breuvage Sri-Lankais
élaboré à Colombo, à partir de sève de fleur de cocotiers (le premier qui
rigole reçoit un taquet sur la ganache !!). Cette matière première reçoit,
après les derniers sacrements, un traitement digne de l'inquisition puisque
les fleurs exotiques sont macérées et distillées dans des alambics Écossais
et le tout se retrouve incarcéré dans des fûts pendant un minimum de trois
longues années dans des tonneaux dont personne de peut garantir l'origine.
Les apprentis sorciers qui nous ont gratifiés de cet élixir
(W.M. Mendis & Co Ltd mais je n'en dis pas plus parce
qu'on n'est pas là pour les jeter dans l'eau propre du ruisseau !)
ont osé émettre plus d'une variante de conditionnement dont le
moins encombrant reste le 375 ml.
Le Old Arrack restera dans les annales de la
dégustation de ce site comme la plus invraisemblable tentative de faire
un ersatz de whisky à partir de n'importe quoi.
Baudelaire, Delacroix et Géricault avaient déjà fait montre d'un certain
génie à mettre en exergue le Beau dans la laideur et l'horreur. Nous
n'aurons point leur talent et irons droit au but : Le
Old arrack est au whisky ce que le Gibolin
est au Pétrus,
un jus d'une incommensurable bestialité. Nous n'avons rien contre l'exotisme
mais trop c'est trop !!!
Dès l'ouverture de la bouteille, les relents de vinaigre, d'huile de ricin
rance, d'essence dangereuse, de parfums Prisunic et d'autres miasmes
encombrants envahissent violemment et piétinent les plates-bandes de nos
odorats, encore transis de tant d'offenses ; La mansuétude que nous
accordons à ce liquide titrant par on-ne-sait quel miracle à 34,5%
d'alcool, nous poussent à le faire choir dans nos verres encore frétillants
d'un ébouriffant Edradour 10 ans d'âge
(merci Sandra). Torquemada
et Menguele doivent pleurer de chaudes larmes de ne plus être de ce monde
pour nous voir, dans un élan de pur masochisme, ingurgiter quelques gouttes
du fiel Ceylanais.
En effet, les parfums corrompus et brûlants qui viennent nous décaper la
rétro-olfaction sont d'une rare vulgarité : musc, pollen, cire, vieille
prune moisie... Je vous passe les exclamations effrayées de nos gosiers
suppliants de ne pas leur infliger une déglutition en guise de mise à mort...
Oublions bien vite cette expérience mystique qui n'aura fait que troubler
notre Karma et laissons les alchimistes du Sri-Lanka s'exercer encore
tandis que nous élèverons nos âmes vers de plus célestes moûtures.
Arnaud
Morts de rire ! Cet autre soir où Arnaud épluche son dictionnaire de synonymes pour nous en mettre plein la vue, je surfais consciencieusement à la recherche de sites de distilleries quand je suis tombé sur "La" page Mendis...
On ne peut résister à recopier ici quelques lignes. On va se faire engueuler mais tant pis. De toutes façons c'est déjà arrivé (une fois) :
"The way a Scotsman feels about a pure single-Malt Scotch or a Frenchman about a Vintage Cognac, is exactly how a Sri Lankan feels about.... Coconut Arrack" Specially... Mendis Coconut Arrack
Bon, au boulot.
Laurent
Ce soir-là...
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