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Singharaj Thaïlande

Point n'est venu le temps des vide-greniers où nous remettrions à l'encan nos arcanes mais je me dois ci-fait de vous décrire partiellement le modus operandi de nos " dégustations - dissections " : Quelques bouteilles trônent et tremblent sur une table à la fois basse et déjà noire, comme portant le deuil à venir de leur ouverture.

Avant même de procéder à un examen clinique du produit, c'est l'étiquette qui prend l'avant-garde de nos remarques caustiques. Ce jour-là, le whisky thaïlandais sort du lot et Laurent ne peut s'empêcher cette boutade sans appel : " Singharaj ! déjà rien que le nom m'amuse ! "...
- Ouais, eh bien, attends de le goûter, je crois que tu vas cesser promptement de rire !...

Chose promise chose due, ce blended whisky, produit par la United Products Co. Ltd en Thaïlande, nous déclame par un nez arrogant et capiteux l'étendue de sa médiocrité.

Se targuerait-il d'être le whisky privilégié des pires bars à grues de Bangkok, nous le croirions sur parole. Et dire qu'il est produit à un vol de paon du tombeau du Prince Siddhartha, qui, illuminé sous son arbre, devint un jour le Bouddha...

Que vous dire de ce whisky dont l'unique point commun avec le Scotch a plus à voir avec la colle du même nom que son illustre et lointain cousin Ecossais ? Que vous dire si ce n'est qu'un verre vous donne envie d'essayer l'opium dans les plus brefs délais ?

Je sens que je vais perdre des points de karma car noyé dans du Cola, ce whisky peut ne pas complètement se faire honnir et mes propos dépassent mes pensées et les souvenirs : à la toute première dégustation, c'est même lui que nous avions préféré au détriment de breuvages dont vous ne soupçonnez pas l'incommensurable indigence. Rédiger ce site tient parfois du sacerdoce des bonzes, même s'il n'y a pas de quoi s'immoler par le feu...

Pour le Singharaj, cela me contrarierait. Jugez plutôt : nez de céréale mais aussi de colle et de mauvais caramel, bouche chaude mais alcooleuse, finale courte et aqueuse. Pas de quoi brûler de l'encens devant le bar, assurément...

En bref, le Singharaj demeurera un vague souvenir, la réminiscence d'une mauvaise réincarnation et nous laissera la certitude que sa finesse d'éléphant et son arôme de fin de mousson ne feront déplacer personne au Triangle d'Or pour ses yeux siamois.

Arnaud
Ce soir-là...

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