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Te Bheag Ecosse

Nous sommes en 1998. Toute L'Ecosse est occupée par les Rosbeefs...Toute ? Non ! Un archipel peuplé d'irréductibles celtes résiste toujours et encore à l'envahisseur... Cela vous rappelle quelque chose ? Assurément et c'est non sans une certaine émotion que je sirote mon Te Bheag, whisky gaélique au nom étrange. Il signifie « petite dame » et Te Bheag se prononce « TchéVek ».

Il s'agit donc d'un petit bijou en provenance du nord-ouest de l'Ecosse, dans l'archipel des Hébrides (Western Isles), îles battues par les vents et peuplées de près de 50 000 habitants exclusivement « gaelic speakers ». Nous vous ferons grâce d'une traduction laborieuse et champollionnesque de l'étiquette de la bouteille écrite dans la langue de Rob Roy...

En revanche, parlons du whisky si cher à notre verre qui est, avec la tourbe et le pétrole de la mer du nord, le seul moyen de se réchauffer du vent de noroît balayant les îles. Les arbres sont rares sur Lewis, l'île principale et le paysage rappellerait à coup sûr à Neil Armstrong une certaine nuit de juillet 1969, quand il s'essaya à imiter Jack Nicklauss dans la Mer de la Tranquillité... Bref, les jours de tempête à Stornoway (capitale des Hébrides), tous au pub !!

Le Te Bheag est un blend, sans âge, mais composé d'une très forte proportion de malt. Si je vous dis qu'il n'est pas filtré à froid, vous me recommanderez un Paris-Athênes aller simple à moi et mes arguties techno-mégalo-irritantes. Or, c'est là que le Te Bheag se révèle spécial, particulier, voire unique... Je m'explique : tout whisky, à sa sortie du vieillissement en fût charrie un dépôt de matière en suspension plus ou moins consistant. Avant toute mise en bouteille le précieux liquide est donc « chilfiltererd » c'est-à-dire refroidi pour faire précipiter le dépôt afin qu'il soit mieux filtré.

Dans les deux whiskies gaéliques que sont le Te Bheag (Hébrides extérieures) et le Poit Dhu (Prononcez Potch Dou pour ce malt en provenance de l'île de Skye, Hébrides intérieures), le procédé a été avorté et permet ainsi au whisky de conserver un élément constitutif supplémentaire de son goût. Chez le Poit Dhu, il arrive même qu'un fin duvet se forme au fond de la bouteille, ce qui vaut à ce malt le doux surnom de Demis Roussos des alambics (Tiens, quand on reparle des grecs...).

Le Te Bheag sera l'ami des frileux : Idéal pour calmer les morsures du Général Hiver, quand il faut descendre Médor pour ses déambulations défécatoires à 5h30, lorsque le thermomètre rêve de retraite de Russie ! D'une attaque franche et maltée, son arôme rond et à peine tourbé laisse cependant percevoir une astuce vieille comme Saint-Patrick : une addition sans excès de caramel (bah... oui... après tout Johnnie Walker, Bell's et Ballantine's sont coutumiers du fait) que trahit une robe trop rousse pour être vierge d'artifice.

C'est à sa finale que le Te Bheag révèle ses arcanes : telle l'âme celte, et telle la très belle Caroline Mc Kintosh d'Inverness, une pointe fumée et sèche se mêle harmonieusement à des notes mentholées et de toffee qui soulignent l'élégance et la force de cette « petite dame des îles ».

Le Te Bheag demeure malheureusement, même sur les terres du Clan Mc Donald (Honni soit qui me demande s'il s'agit des rivaux des Mc Quick...), nectar d'initiés.

Pour déplaire à la Perfide Albion et à son arrogant impérialisme de vipère sifflante de l'exploitation des peuples (dites moi, cela se voit tant que ça que je n'aime pas l'Angleterre?) ce whisky restera l'épine de chardon écossais plantée dans le (mauvais) goût anglais et qui fait que l'honneur de l'Ecosse devrait être semblable à l'étiquette du Te Bheag : 100% Gaélique !

Arnaud

Ça y est, je craque ! Mon cher compère Arnaud - qui n'arrête pas de vitupérer contre l'Angleterre qui lui a pourtant "fournit" celle qui l'a dépucelé - commence à m'énerver sérieusement. Loin de moi l'idée de l'arrêter dans ses élans dans notre espace de liberté ! Mais je vois bien qu'il faut encore intervenir pour mettre les choses au point, vu qu'on est deux, donc différents, bien que lotis d'un paquet de points communs, sinon d'affinités. Ouais, j'aime bien les virgules.

Je le crie haut et fort : Autant je gerbe sur l'Old Arrack, j'aime l'Angleterre pour ce qu'elle m'a donné. Je ne parle pas bien sûr du "trou" dans les finances de la reine mère, des massacres suivant habituellement le départ des colons britaniques (Inde, Israël...), de la mort de Bobby Sands et autres broutilles...

Que serait la musique punk sans les Anglais ? Les Ramones avaient beau pousser sur un terrain fertile, l'engrais du rock Anglais leur aurait bien manqué. Il n'y a qu'à écouter les New York Dolls pour s'en convaincre. Désolé pour les puristes, mais j'y trouve une analogie entre le blend et le single malt. Comme je n'ai peur de rien, j'outre l'analogie : Les Dead Kennedys tiennent le haut du pavé des single grain. Ben oui, on ne va quand même pas enlever le privilège des single malt aux Écossais !

Laurent
Ce soir-là...

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