Glenroc

Jamais deux sans trois ! Nous avions le blend et le single malt... Nous manquions cruellement d'un pur grain Breton. Sans avoir usé nos genoux sur les routes rugueuse du pèlerinage de Notre-Dame d'Auray tout en ayant fait l'économie de nombreux cierges au calvaire de Plougastel, le hasard a cependant jeté dans notre bar le Glenroc.
Ce "Pur grain" (réalisé essentiellement à base de seigle, d'orge
non-maltée et de blé) mérite l'insigne honneur du web de par son
pedigree (il est Breton et 100% pur grain). Malgré les talents de
limier dont nous nous nous efforçons de faire montre depuis de
nombreuses semaines, le Glenroc était passé scandaleusement
inaperçu jusqu'alors dans le paysage éthylique national. Nous dirons pour
résumer que sa renommée, dans son insignifiance, n'était pas sans rappeler
les meilleures envolées de BHL ou de d'Ormesson dans Le Figaro.
Oeuvre de la distillerie Malibreiz à Rennes (dont nous n'avons plus
de nouvelles, avis aux internautes Rennais...), il fait partie des
premières tentatives des chapeaux ronds à égaler leurs cousins Écossais
dans l'art de produire un peu d'alchimie en bouteille, soit le fruit des
amours de l'eau, de la terre et du feu... le whisky ! Nous implorons
votre indulgence pour le nom... vous l'aurez constaté, le marketing
est une fois de plus passé par là !
Même dans vos rêves les plus fous, vous auriez peine à imaginer la mine
perplexe de l'épicier qui me vit le soulager d'une bouteille de
Glenroc, l'étiquette défraîchie par les néons du boulevard
Haussmann, poussiéreuse comme pourrait l'être une édition du Kama-Soutra
dans la bibliothèque de Kenneth Starr...
Le croiriez-vous, sans chauvinisme aucun, le Glenroc
fût une heureuse surprise : Frais d'attaque au palais, il est franc
et charnu. Ses relents de paille et de fougère évoquent les meilleurs
souvenirs de nos camps de scouts en basse-Bretagne. Malgré son inaptitude
à impressionner nos arrière-boutiques buccales plus de 10 secondes, le
passage de ce paladin de la cause du whisky dans notre moi intime laisse
un souvenir plaisant et invite l'amateur à se resservir sans s'y forcer.
Compagnon idéal d'une partie de poker à Douarnenez comme à Béziers, le
Glenroc a gagné ses lettres de noblesse au sein de notre bar fortifié
et à travers la bravoure rustaude de sa franche nature de hobereau
sans fioritures, il demeure le chevalier servant du charme de la
noblesse de province.
Arnaud
Ce soir-là...
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