Loch Dhu

Voici une star : un des seuls whiskies noirs. Le Loch Dhu est un single malt des plus insolites. Il s'agit d'une version très corsée du Mannochmore, grand classique de la route des whiskies de la Speyside. Le single malt Mannochmore est un whisky très clair, léger, végétal alors que le Loch Dhu ("Lac noir" en gaëlique) est sombre comme les champs de pétrole au large d'Aberdeen. En effet, un filtrage au charbon confère à notre malt sa couleur et ses arômes délicieusement corrompus...

Le Loch Dhu est donc vieilli dans la même contrée que ses confrères du nord de la Speyside (GlenMoray, Longmorn, etc...). Ainsi, le climat sec et froid permet une maturation lente qui justifie les 10 à 12 ans de vieillissement de ce nectar aux reflets de Spleen Baudelairien.

Le Loch Dhu est définitivement un whisky de froid, à boire près d'un feu de cheminée, en fin de repas ou après une bonne balade dans la campagne gelée, les doigts engourdis crispés autour du verre. Très long en bouche, doté d'une finale surprenante où s'expriment avec une discrète éloquence et un charme ravageur des notes mentholées et une pointe de réglisse, ce nectar est l'apanage de l'initié : offert à un public non averti, aux papilles profanes, il ne manquerait pas de choquer par ses fragrances d'une déconcertante complexité.

	La fameuse rivière Spey, non loin de Mannochmore. Non contente d'être un sanctuaire des plus belles truites d'Ecosse, la Spey est aussi la mère de la fleur des malts d'Ecosse (Glenfiddich, Glenfarclas, Glengrant, etc...).

Si vous débutez votre maltophilie, dégourdissez vous plutôt le goût sur des sensations plus classiques (Glenturret, Cardhu, Speyburn, Glenfiddich, etc...) et revenez rendre visite au Loch Dhu au moment où vous dominerez votre répugnance pour son aspect de Viandox ou de Fernet Branca mal distillé, vous goûterez alors aux charmes d'un élixir réconfortant et ensorceleur.

Cette page a suscité une vive réaction de Jean-Marc.
La voici (avec son autorisation bien entendu) :

  Pas d’accord du tout !! Ce whisky est une pure horreur qui
  n’est heureusement n’est plus produit. Je pense que n’importe quel
  barman censé l’échangera contre n’importe quel blend bas de gamme.

  Quand à la couleur elle vient certainement du caramel. Pour le goût,
  c’est assez proche du café brûlé et refroidi. Le fernet est bien
  meilleur. A la limite c’aurait pu être une horreur digestive style
  Jagermeister

  Il y a quelque 20 ans il y avait eu le whisky vert (Glen Slatter si
  je me rappelle). Méfions nous de la prochaine couleur.

      Jean-Marc

Merci Jean-Marc pour cette opinion qui colle bien au ton de nos pages. Vive la différence et vivent les passionés : Notre visiteur adhère à une association d'amateurs de whiskies - Le Clan des Grands Malts - dont vous trouverez l'URL sur notre page de liens, autrement plus sérieux que l'association des deux sauvages auteurs de ces pages.

Ceci dit, si vous pouviez nous mettre en contact avec ce whisky vert...

Arnaud & Laurent
Ce soir-là...