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 Comment peut-on aimer le punk rock ? 
Le père du punk et sa maman

Sans être connaisseur - à chacun son métier - on peut être amateur. Le web croule sous les pages d'amateurs. En voici une de plus.

Qu'est-ce qui peut bien faire qu'on aime ce genre de musique ? Que ressent-on quant on découvre les grimaces de dégoût qui s'affichent sur le visage des potes dès les premières secondes du morceau quand on pensait leur faire plaisir ?

Admettons que c'est une illustration de plus du mystère de l'individu. Tiens, ça me fait penser à une belle phrase de Raoul Vaneigem : "le mystère de la relation dépasse de beaucoup celui de l'être". Revenons à nos moutons hirsutes ; On ne se découvre pas le goût pour la musique électrique distordue à l'âge adulte. En effet, l'heure du jazz, en l'absence d'initiation précoce, sonne plutôt tard. Le rock a une connotation rebelle, qui s'est trouvée amplifiée par l'avènement du punk, né en même temps que le disco (choisis ton camp, camarade).

Les sens exacerbés de l'adolescence de cette époque n'étaient pas vraiment tournés vers le conformisme. Les accords de guitare électrique traversaient un abdomen qui ne demandait qu'à vibrer et gravaient de manière indélébile leur empreinte, toujours présente des années plus tard à l'âge où les oreilles s'ouvrent à d'autres styles.

Ça a commencé sans crier gare, dans une cervelle déjà polluée par les guitares d'AC/DC, Deep Purple, Van Hallen et autres Little Bob Story. "God Save the Queen" et "Anarchy in the UK" ont creusé un cratère bien chaud, prêt à accueillir les Ramones, à un âge qui rime souvent avec détresse.

C'est de reconnaissance qu'on va donc causer, du plaisir d'une musique qui fait vibrer ce qu'on arrive pas encore à animer tout seul. Une musique qui, pour beaucoup, crache son envie de vivre, d'abattre les montagnes, d'envoyer chier le cafard et autres broutilles encombrantes.

Les Ramones se sont eux-même classés dans la catégorie "Punk Rock". Pas un seul déchet dans leur discographie. Leurs rares chansons douces sont des hymnes à l'amour. On leur pardonnera la piètre qualité générale de leurs concerts, leur musique étant un shoot qui va direct aux tripes.

Par là-dessus ont débarqué les Dead Kennedys (du vrai punk cette fois), qui ont attiré mon attention tout d'abord par leurs textes. C'est ensuite qu'il a bien fallu réaliser qu'aucune autre musique n'aurait pu convenir à leurs messages. Les paroles les plus intelligentes qu'il m'ait été donné d'entendre.

Le temps faisant son office, un peu de dérision ne fait pas de mal. L'humour (pas innocent) s'est pointé avec les Toy Dolls. Une énergie imperturbable, pas un album décevant, une qualité incroyable sur scène, bref un régal. Je ne sais pas si on doit les classer dans les punks mais ce qui est sûr, c'est qu'on n'a pas affaire là à du rock paisible.